Le parcours d’A FILETTA est remarquable. Fondé en 1978 en Corse, cet ensemble vocal constitué de 6 chanteurs, a su, après avoir contribué à la sauvegarde du patrimoine oral de l’île, produire l’une des musiques polyphoniques les plus audacieuses du moment. D’une inventivité inouïe, leurs compositions, entre Orient et Occident, entre mémoire et utopie, restituent à la Corse son statut de carrefour en Méditerranée.
Un parcours jalonné de rencontres artistiques importantes :
au cinéma: interprétation de plus de dix B.O. de Bruno Coulais, notamment « Himalaya, l’enfance d’un chef », ou encore « Comme un aimant »
dans la danse : composition pour trois chorégraphies de Sidi Larbi Cherkaoui, dont « Puz/zle », créé au Festival d’Avignon en 2012
au théâtre: « Médée » de Jean-Yves Lazennec, etc
créations et scène partagée avec Paolo Fresu et Daniele di Bonaventura (Italie), les Tambours du Kodo (Japon), Danyel Waro (La Réunion), Conductus (Italie), le Bulgarka Quartet (Bulgarie), Les Voix de Géorgie (Géorgie), Fadia Tomb El-Hage (Liban), Gabriel Yacoub (France), Les ballets de Monte-Carlo, etc.
🟦 Version longue
Depuis 1978,
– des dizaines de répertoires créés,
– une quinzaine d’albums,
– 40 à 50 000 spectateurs par an
L’ensemble vocal A FILETTA, fondé en 1978, est l’un des groupes phares du chant corse. Aujourd’hui, ces chanteurs,qui se refusent à être les gardiens d’un quelconque temple, cultivent par le truchement de leurs compositions, l’idée d’une tradition prolongée, renouvelée et ouverte qui serait bien ancrée dans la mémoire mais dont les développements seraient sans complexe. Exercice difficile, sans doute, mais exercice indispensable à la permanence d’un rêve : celui d’entretenir leur enthousiasme tout en n’altérant pas leur sincérité.
Collaborations
Composé de six voix d’hommes, ce chœur se caractérise par une inventivité toujours renouvelée et une interprétation exigeante. Il perpétue la tradition orale insulaire mais est également reconnu pour son exploration d’autres domaines du chant polyphonique, notamment à travers des créations d’œuvres contemporaines. Le chemin parcouru en plus de trois décennies est riche d’expériences et de rencontres qui nourrissent leurs créations.
Sollicités comme interprètes par Bruno Coulais pour ses musiques de films (« Himalaya, l’enfance d’un chef », « Le peuple migrateur », « Don Juan », « Comme un aimant », etc.), ils s’aventurent dans des domaines plus inattendus, tels que le théâtre ou la danse. Ils collaborent avec le metteur en scène Jean-Yves Lazennec pour « Médée » de Sénèque. En danse contemporaine A FILETTA a participé à trois créations du chorégraphe Sidi Larbi Cherkaoui : « In memoriam », avec les Ballets de Monte Carlo, « Apocrifu », au Théâtre de la Monnaie à Bruxelles, et « Puz/zle », créé en Avignon en 2012.
Leurs dernières créations musicales sont issues, pour l’une, d’une commande du Festival de Saint Denis : « Di Corsica Riposu », « Requiem pour deux regards », pour une autre, d’une commande du Festival Île-de-France, avec la chanteuse libanaise Fadia Tomb El-Hage « Conversation(s) – Dialogue entre Orient et Occident » ; et enfin de la rencontre fructueuse avec le trompettiste de jazz Paolo Fresu et le bandonéoniste Daniele di Bonaventura qui a débouché sur les créations de « Mistico Mediterraneo » et de « Danse mémoire, danse », en avril 2014.
Ce qui singularise la démarche d’A FILETTA…
Une proposition musicale contemporaine, issue d’une tradition orale très puissante, dont les chanteurs envisagent le prolongement par le biais d’une création exigeante et décomplexée.
Un groupe qui, bien qu’étant solidement enraciné, s’est ouvert à beaucoup d’autres traditions mais aussi à la diversité des genres : théâtre, cinéma, danse ; ce qui lui permet de produire de nombreux répertoires et de collaborer à diverses œuvres.
Une aventure artistique ayant toujours privilégié la recherche d’un vrai développement de chacun sur le plan humain, ce qui a engendré une musique où la notion de partage est centrale.
A FILETTA a été programmé…
À Paris : Salle Pleyel, Théâtre des Bouffes du Nord, Théâtre de la Ville, Institut du Monde Arabe, Le Trianon, Cité de la Musique, Cour Marly du Musée du Louvre, l’Alhambra, Eglise de St Germain-des-Prés, Petit Palais…
En France : Grand Théâtre de Bretagne, Opéra de Lille, L’Arsenal à Metz, Châteauvallon, La Coursive à La Rochelle, Théâtre National de Nice, La Filature à Mulhouse, Festival d’Avignon, Festival de Marseille, Les Suds à Arles, Festival d’Ambronay, Festival d’Aix-en-Provence, Festival Berlioz, Festival de Saint-Denis, Festival d’Île-de-France, Festival de Radio-France Montpellier, Théâtres Départementaux de la Réunion, Europajazz, Jazz sous les Pommiers, Marciac…
À l’étranger : Théâtre de la Monnaie (Bruxelles), De Singel (Anvers), Bunkamura Theatre (Tokyo), Fundação Centro Cultural de Belém (Lisbonne), Brighton Festival, Bergamo Jazz Festival, Gasteig (Münich), Düsseldorf Festival, Konsert & Kongress (Uppsala), Brave Festival (Wroclaw), Tanzman Festival (Lodz), Parco della Musica (Rome), Sadlers Wells (Londres), Basel Jazz Festival, Théâtre de la Villen de Luxembourg, Festival Grec (Barcelone), Baalbeck International, Festival and Byblos International Festival (Liban), Teatro Alfa (Sao Paulo), Festpillene I Bergen, Festival of Helsinki, Oslo World Music Festival, Förde Festival, Colours of Ostrava, Ring Ring Festival (Belgrade), Barbican Centre (Londres), Perth International Arts Festival (Australie), Ten Days on the Island (Tasmanie), Montreal International Jazz Festival (Canada), etc.
🟦 Line up
Jean-Claude ACQUAVIVA : seconda, auteur, compositeur
François ARAGNI : seconda and bassu
Paul GIANSILY : terza
Stéphane SERRA: seconda
Petr’Antò CASTA : bassu
Maxime VUILLAMIER : bassu
🟦 Prix
Grand Prix de l’Académie Charles Cros – Musique du Monde – pour l’album ‘Danse mémoire, danse’ / A Filetta – Paolo Fresu – Daniele di Bonaventura
🟦 Programme 1 – ‘CASTELLI’
« Castelli » – Les châteaux – se veut le reflet fidèle du riche parcours d’A FILETTA.
Concert a cappella pour six voix d’hommes, ‘Castelli’ ne fait pas référence qu’à des édifices du passé ou des lieux de mémoire dominant l’Histoire, mais fait aussi référence aux châteaux en Espagne, aux châteaux de sable, aux châteaux de cartes…
Au fil de pièces sacrées et profanes, écrites pour le théâtre, la danse et le cinéma, on y croise autant Shakespeare et Fernando Pessoa que des anonymes, tous étant animés d’une même vision humaniste.
Dans une approche musicale ouverte, ces chants questionnent aussi le sens de la vie et sont comme un écho à cette phrase de Jorge Luis Borges: “Au fond, je suis tout ce que j’ai perdu”!
Ce programme résonne comme autant d’interrogations sur le rêve, la mémoire, la nostalgie, l’illusion, l’utopie : que reste-t-il de tout ce que vous m’aviez dit ? Que reste-t-il de tout ce que nous avons construit ou que nous pensions avoir construit ? Y a-t-il encore des interstices à découvrir, des espaces à imaginer, d’autres édifices à concevoir ?
🟦 Programme 2 – ‘CHANTS SACRES’
La mort arrache en même temps qu’elle réunit et soude ; elle réconcilie aussi, et place la communauté face à une même douleur, lui rappelant la précarité de sa condition, tout en lui forgeant le sentiment qu’elle partage, par là même, un vieux rêve d’éternité.
« Ces chants profonds comme la nuit, profonds comme l’espoir, nous disent la vie d’une terre très ancienne. Ces voix d’avant le verbe affleurent à nos mémoires comme un antique et tendre souvenir : elles vous parlent à la peau aussi bien qu’à l’oreille, puis elles vous enveloppent dans leur trame légère, tissée d’un fil solide qui jamais ne se rompt ». Dominique Bianconi.
🟦 Programme 3 – ‘A LUCE SI TU’
Natale, notte santa, nativité, jour de paix, de solidarité et de partage pour des communautés humaines trop souvent divisées, déchirées, en proie au doute, qui se crispent et s’arc-boutent sur leurs certitudes que l’autre, le voisin, l’étranger, est responsable de tous leurs maux, de toutes leurs difficultés.
Noël, fête de tous les innocents et en premier lieu des enfants qui ont encore la naïveté salutaire de croire en la générosité du vieil homme bienfaiteur !
Noël de la messe de minuit et des feux allumés sur nos places où règne ce doux climat du cocon ; celui de la communauté qui reconnaît en chacun d’entre nous, l’un de ses enfants.
Noël, du souvenir de ceux qui nous manquent.
🟦 Programme 4 – ‘CONVERSATION(S) – Encounter between East and West’
Line up
Fadia TOMB EL-HAGE : contralto
Jean-Claude ACQUAVIVA : seconda
François ARAGNI : seconda and bassu
Paul GIANSILY : terza
Stéphane SERRA: seconda
Petr’Antò CASTA : bassu
Maxime VUILLAMIER : bassu
Dans « Conversation(s) — Rencontre entre Orient et Occident », le chant a cappella apparaît dans toute sa pureté. Chants profanes ou sacrés, interprétés en corse, en arabe ou en syriaque, font se rejoindre deux univers et deux traditions musicales dont l’osmose résulte d’une grande écoute et d’une parfaite complémentarité entre les interprètes.
Si chacun d’entre eux garde sa spécificité, ces conversations ouvrent des espaces imaginaires qui, doucement, se dessinent à travers les mélismes des voix et la fusion des timbres.
De cette rencontre naissent une symbiose unique, une polyphonie limpide, une harmonie intemporelle et poétique rassemblant dans un même élan répertoires corse et oriental.
À propos de Fadia TOMB EL-HAGE
Fadia TOMB EL-HAGE est une des rares cantatrices à combiner les techniques vocales orientale et occidentale. Elle couvre un répertoire musical allant du médiéval jusqu’au contemporain. Elle a chanté dans les salles ou théâtres les plus prestigieux du monde, tels que Berliner, Bremen et Kölner Philarmonies, Library of Congress Theater, Théâtre du Châtelet, Palais des Beaux-Arts, Flagey, De Singel, Théâtre de l’Unesco, Queen Elisabeth Hall, Royal Opera House et au Liban, notamment dans les Festivals Baalbeck et Beitteddine. Sa voix et son timbre particuliers ont suscité l’intérêt de la presse internationale qui a abondamment décrit son expressivité, sa passion, son charisme et la maîtrise de son art.
Les projets de Fadia TOMB EL-HAGE sont axés sur les liens culturels Orient-Occident explorant ainsi les multiples facettes des deux mondes.
🟦 Programme 5 – ‘DANSE MÉMOIRE, DANSE’
Line up
Paolo FRESU – Trompette, bugle
Daniele DI BONAVENTURA – Bandonéon
Jean-Claude ACQUAVIVA : seconda
François ARAGNI : seconda and bassu
Paul GIANSILY : terza
Stéphane SERRA: seconda
Petr’Antò CASTA : bassu
Maxime VUILLAMIER : bassu
« Danse mémoire, danse » est un travail musical et vocal ayant pour thème les regards croisés de deux hommes, deux insulaires, deux êtres d’exception ayant marqué le 20ème siècle : Aimé Césaire, écrivain, poète, dramaturge d’origine martiniquaise et Jean Nicoli, enseignant, résistant, exécuté en 1943 à Bastia par l’occupant fasciste italien. Ces deux hommes ont en commun leur engagement politique, leur humanisme, notamment à travers leur jugement sur le colonialisme.
Si nous avons décidé, dans ce spectacle, de rapprocher ces deux penseurs lumineux empreints d’humanisme, c’est tout simplement pour rappeler encore et encore que derrière la grandeur de ces hommes que l’on se plaît à célébrer pour leur engagement et leur sacrifice, il y a l’idée pour et par laquelle ils vivent et meurent : celle d’un monde plus juste, plus libre, plus respectueux des différences, plus équitable et plus solidaire.
Corses et Italiens, polyphonistes et jazzmen, tous musiciens enracinés. Voix, trompette et bandonéon contribueront à mettre en relief les idéaux, mais aussi les rêves de ces « princes des nuées » en proposant une musique métissée qui n’est celle de personne précisément parce qu’elle est celle de tous.
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